Moi-peau
- un coup de coeur pour l'image ( du photographe hartmut norenberg ) , trouvée après l'écriture. Le titre, lui, me hante depuis que je l'ai chopé au vol au hasard d'une lecture sur internet. J'ai un peu touné autour, histoire de le séduire, mais en vain. J'ai alors secoué mon escarcelle et raclé les fonds de marmite mais la vérité c'est que ce moi-peau se refuse.
Elle s’observe d’un œil critique
Tissu de banalités cliniques,
Un froid ancien serré autour d ‘elle,
Odeur douce d’herbe et de fiel.
-Mes gardes fous sont plus fous que moi
Mes garde-à-vous garent mes émois
Sur des parkings de bon aloi
Un fou aux yeux de n’importe quoi
S’est accroupi sous la guérite
Il ricane et je m’évite
Une voix dans sa tête,
Coule des écouteurs,
Une voix sobre et bête,
Aux accents raides et sans peur
- je note scrupuleusement mes rêves
Et bois des infusions
Sans sève et sans passion
Mes cauchemars s’épurent
Peu à peu la sanguine
S’estompe sous la guipure
Mais la peau ne ment pas
Elle pèle et craquète
Elle gèle et tempête
Sa peau de cachez-moi
J’envisage d’investir
Dans un pèle-baba
Sur lequel je me piquerais
Comme ça
Et je laisserais ma mue
S’achever.