GES.LH/JH/
[illustration retatouillée par mes soins- oeuvre originale : Abdullah Erkeç , site ici- ]
Ai-je bien fermé la porte
Qui donnait sur les eaux mortes ?
Quand septembre m’embarque
Je vois la rivière qui s’éloigne
A grandes enjambées je marche sur l’asphalte
Mon âme pressée
Je compte les secondes
Chaque matin je m’ouvre au monde
Est-ce ainsi que j’ai tourné le dos
A l’alchimie noire,
A l’attrait du désespoir ?
Le sentier plein de ronce
Tout à coup s’est ouvert
Je prends de la vitesse
Le vent sous mes paupières
Chante encore la trace
De mes amours fugaces
Ai-je jeté la clé
De la maison du marais ?
Septembre me veut forte
Sous mes doigts frileux
S’esquisse un avenir peut-être
Qui se lisait hier
La masure devient refuge par la force des choses
Faut-il à présent que j’ose ?
Quel que soit le nom que je lui donne,
Est-ce vrai qu’elle sera où j’irai
La cabane du marais, l’isba, la tombe,
La forêt du bord des ombres ?
Le long de la route
Les fougères ont roussi
Et je prends mes doutes
Bagages qui roulent
J’avance, aussi.