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L'isba de la Baba Yaga
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L'isba de la Baba Yaga
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A la demande générale de heu... une personne, vous pourrez, amis lecteurs,  suivre l'actualité de la baba grâce à la niouzelette ( abonnement juste en dessous, bande de crétinous !) : plus rien de ce qui se passera dans l'isba ne vous sera étranger ! ainsi vous serez informés en cas de rupture de stock de chartreuse, de rupture de neurone babayaguin, de rupture de ton, de rupture de ban, de rupture d'Anne et Vrisme etc.  
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22 mars 2017

Intérieur Crépuscule

Jenifer_Cronin_2

[variation sur le  texte précédent ; avec toujours en illustration une oeuvre de Jennifer Cronin. Je pense qu'on utilise le même gel douche ... ]

 

La lumière coule entre la porte et le mur

La maison vit les dernières heures d’un jour triste

Tu viens mourir dans l’interstice

 

Comment on sait que c’est fini ?

Que la fosse est couverte

Que les sales peurs les errances les cauchemars

Y sont bien clos pour jamais ?

 

Je suis sur le départ

Il n’y a pas de hasard

Tu restes planquée

Assise et tu tiens ton ticket

Je serre entre mes dents ce bonheur au goût de flotte

Je mords, fort, pour étouffer les cris

Sur le quai de la gare.

 

Comment on sait, hein, qu’elle est partie,

La conne, la pauvre, la folle,

La non-normée,

L’alarmée ?

 

Je suis sur le départ, crois-le, il n’y a pas de hasard

J’ai pris mon billet dans tes pleurs endormis

Je suis.

Toi, oublie de vivre,

Rien ne t’attends, vois ta peau fripée,

Tes mains sans gants.

 

Des mots cognent encore dans ma tête

Et s’invitent à la fête

Ils ont l’air hébété des non-nés, des oubliés,

Ils glissent dans la mousse

Mon crâne douloureux

S’esquive en douce…

 

Comment on le sait, hein,

Que l’on vit maintenant et ici ?

 

Remonte tes bras sur ton cœur et serre …

J’ai souvent glissé ma langue dans ta bouche

En murmurant des choses

Visqueuses et douces

Regarde-les grimper encore sur les carreaux embués …

Je suis sur le départ

Viens, accompagne-moi sur le quai

Serre-moi entre tes dents

Et apprends.

 

Que dire

Que transmettre,

Qui être ?

 

Je  me souviens

Quand autour de la baignoire la peur et la mort

Se frottaient les mains, elles brillaient fort

Leur cri sur le tien

Et cette salope, leur sœur la douleur qui me caressait là,

Et  qui m’ouvrait ses bras

Comment je sais

Que c’est terminé ?

 

Sotte fille abusée

Nous sommes sur le départ,

Farandole aux mains levées

Debout sur le quai de la gare

Tape au clavier viens nous virer,

Crève ta vie de mirliton,

Pauvre imbécile il y a de la place encore dans le wagon,

Es-tu certaine que c’est toi qui restes

Que c'est nous qui partons ?

 

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