Chant spectral et verre à pied
[une oeuvre de Francis Picabia, "Salicis", 1929, Musée de Grenoble]
Chant spectral et verre à pied / retatouillage prosaïque.
La play list d’un spectre joue dans ma tête, la maison vide rit, je me débecte.
Il est mi-nuit : je me déchire en vrille sage, devant la télé qui débite en sourdine des horreurs d’humanités. Sur la table basse un livre lourd à la couverture ivoire parle de l’âme humaine, et de ce qui ne peut se voir. Tout cet implacable magma de l'être.
Lorsque je trouve entre les lignes des mots que j’aurais pu dire, ils m’émeuvent au-delà du raisonnable. Traçant un contour étrange autour du verre , du vin a coulé sur la table et c’est Orphée que je porte à mes lèvres, Orphée qui se retournera demain, m’abandonnant aux Enfers de mes rêves incertains.
La maison vit, il est mi-nuit. J’ignore quelle musique joue dans ma tête.
Ici comme ailleurs tout est histoire de fréquence, musiques mathématiques , accords et danse. Au hasard des titres sur une play list fantomatique, avant que je ne me rendorme, je marche en rythme sur la page.
Le verre a glissé en silence, sur le sol feutré les mots étouffent mes pas, du vin a coulé sur le sable.
Au-delà du raisonnable.
SMASHING PUMPKINS (GALAPOGOS)