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L'isba de la Baba Yaga
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28 novembre 2016

Retour vers le futur

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Dehors le brouillard a fardé mes collines, une ombre effilochée sur les cimes. Aujourd’hui est décidément un jour de rien, un de ces jours où je sens à peine battre mes veines, où le marais s’est asséché, un jour vide, guidé par la matrice. Mon crâne résonne de ses non-sens.

Ce matin je me suis déchirée en te regardant partir, c’était pourtant si simple, ta main aux ongles coquillage, froide et agacée frôlant la mienne, le coffre qui claque, définitif, ton sac est trop plein, c’est ma faute je n’aurais pas dû rajouter le pot de compote maison, et ma sollicitude maternelle, caricature d’elle-même, déborde, là, sur le trottoir où je n’ai même pas pris la peine de garer correctement la voiture. Comme chaque fois nous sommes à l’heure et pourtant j’ai encore peur d’un couac hypothétique, de ton train retardé ou trop pressé.

- Je t’accompagne ?

-Comme tu veux moi j’m’en fous.

Alors comme à chaque fois, tu iras seule jusqu’à la gare, je ne paierai pas le parking, tu seras vite avalée par l’avenue, je guetterai pendant trois feux rouges ton sms me disant que ça y est tout est bien je suis dans l’train. Tout est bien, je t’ai livrée à l’heure, alors pourquoi ces pleurs. Sur le passage piéton un sdf suit d’un pas qui titube un caddy qui roule sa vie. Et la mienne reprend ses virages à rebours.

 Où être, et être juste, et pas trop près, et pas trop loin ?

 Je n’en sais rien.

 

Je ne le sais jamais, je ne l’ai jamais su.

Je m’en suis parfois accommodée. Aujourd’hui je n’y arrive pas. Trop de tourments insolubles au mieux me troublent, au pire me torturent.

J’ai beau avoir rangé ma tête du mieux que je pouvais, rangé dans des cases bien proprettes les angoisses passée, essayé de trier le grain de l’ire vraie, blague à part oh j’ai essayé. Je fais le ménage deux fois par mois, je ménage le moi, le surmoi et le tout-ça, tout le bazar générationnel et les cris incriés et les pleurs retenus et les nerfs à nus.

Le feu passe au vert, j’essuie vaguement mes lunettes sur mon pull, ce qui me fait rire car complètement inutile, j’ai sans doute l’air d’une folle à rire et larmoyer, la rue va vite et j’embraye sur la file de gauche, je passe le pont, sortie de ville. Toujours pas de sms, je remonte si lentement, pas de musique pour être certaine d’entendre le plop caractéristique des mots que nous ne disons jamais mais que tu glisses dans tes smiley.

Ouais sans doute que le vidage bimensuel ça m’aide à ne pas être trop directive, à ne pas vriller trop fort, à ne pas. Sans doute ouais. Sans doute et pourquoi pas. Mais aujourd’hui je sens le remugle nauséabond des fonds de marmite remonter par le siphon des bonnes intentions, tu ne rentres donc pas cette semaine et la semaine encore après, et prends donc un peu de comté. Et c’est moi qui rêve de partir, d’envoyer tout bouler, d’apprendre la bouche rouge à dire non. Mais ce n’est pas compris dans mon éducation, refais donc ton brouillon et remet au propre ces sales envies pas jolies jolies.

Je ne suis pas si mère pas si fière pas si femme pas épouse, je ne suis pas, juste fille maintenue dans la dépendance, là-bas sur le trottoir le clochard danse, sur des tessons brisés, la bouteille enveloppée de papier journal, je le vois se la coller sur le crâne, apparemment il hésite, boire serait logique, ou bien la vider dans le caniveau de ses folies, de ses envies pas aujourd’hui.

Il est difficile d’être vivant, et si seulement.

Sur la vitre sale je trace d’un trait la limite entre ciel et brume. Il est bientôt midi, tu viens d’arriver, nickel, le pot de compote ne s’est pas brisé et tu pourras te régaler d’une régression pas si grave dans le fond, tu es si jeune et tu vis.

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Commentaires
S
Ah que coucou !<br /> <br /> <br /> <br /> Juste un pot de compote pour plus de 15 j... ben dis donc, tu es radin, là ;) mdrr! moi, quand je quittais ma maman à moi pour partir rejoindre mes cours (5 jours donc), si je l'avais écouté, cela aurait été toutes les conserves, toute l'alimentation du frigo...<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous,<br /> <br /> @+<br /> <br /> Sab<br /> <br /> https://sab1703.blogspot.com<br /> <br /> https://journalismelibre.blogspot.com
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K
J'ai des frissons et la gorge nouée...J'ai envie d'ouvrir la portière (quand tu es arrêtée au feu, suis pas barge tout de même), de te prendre par le bras, de te payer un chocolat chaud, de t'écouter, de te parler, te dire que moi aussi, par le passé....<br /> <br /> Et puis j'ai aussi envie de confiture maison maintenant c'est malin, tous mes pots sont vides...
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