18 octobre 2014
Dé boue rage
[illustration tirée d'un spectacle de Bartabas]
Avaries des jours vides
L’orage de dimanche m’a laissée sans voix
Je suis une île livide
Posée sur un fleuve de poix
Seule sous un toit précaire
Je rêve de morts violentes
Et de ciel sans éther
D’où tombe une pluie lente
J’entends dans la nuit s’emballer la rivière
Chevaucher mes collines
Et grossir de colères
Les peurs qui se devinent
La selle aux lourdes fontes
Me berce sur le fil
De la marée qui monte
Cavalière immobile
J’aimerais que mon corps s’allège
Que mon esprit cesse de ruer
Dans la boue du manège
Son pataclop exaspéré
Son galop permanent m’épuise
Je ne sais que pleurer
La décrue des heures grises
Sur le rivage souillé.
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