Macabre gardienne
illustration: Jaroslaw Datta,
dégottée sur http://sweetdreamsart.centerblog.net/rub-jaros-aw-datta-.html
La babayaguerie du jour est venue après que j'aie retatouillé la gerbe précédente. J'ai voulu savoir si je pouvais encore faire ça, m'allonger sous la férule de celle qui dans ma tête mène une danse macabre et folle. J'ai retrouvé ce plaisir des mots à caresser ma noirceur de papier jusqu'à ce qu'elle vienne. Savoir que, installée dans un wagon tout confort, je peux encore desendre en rappel et me ficeler sur les rails, me rassure, comme rassure la douleur...j'me suis dit que je garderai cette semi-gerbe en réserve, pour laisser le temps à la précédente ("apportée par le vent ") de trouver ses lecteurs.... mais j'ai eu envie de la cracher tout de suite finalement , tant pis. J'ai un peu de mal à naviguer d'une isba à l'autre. l'idée de barrer définitivement l'accès à l'isba-oine m'attriste, et force est de constater que le sentier vers l'isba-tou est encore peu fréquenté... alors en attendant je poste aux deux.
Elle passe tendrement
Ses doigts morts dans mon crâne
Distillant les tourments
Sous son haleine infâme
Sa voix chargée d’ombres grotesques
Grésille par intermittence
De macabres promesses
Tenues par la démence
J’ai dû crever mes yeux
Pour emprunter son regard
Et voir percer sous les cieux
Ses fantômes blafards
La vieille intemporelle
A glissé sa langue chaude
Sur les lèvres d’airelles
De mes démons qui rôdent
J’ai cru briser ma cage
Et pendre ma chair
Au gibet des orages
Qu’elle dressait sur mes terres
La vieille travestie
Ordonne et je m’allonge
Sous les oripeaux d’agonie
Dont j’ai paré mes songes
Elle a caché sous la pierre
Mon armure innocente
Je livre à la rivière
Ma chair nue et tremblante
Elle s’empare de mon corps
Je bois l’eau du marais
Un poison noir et fort
Dans un calice épais
Je m’abandonne sous le peigne
Brutal de la duègne
P J Harvey -To bring you my love
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